Aux premières heures du confinement, nous nous sommes demandé ce que vous pouviez attendre de Limite pour la drôle de période qui s’ouvrait. Soucieux de maintenir un lien avec vous, nous avons mis en place une newsletter quotidienne. Durant deux mois, une petite équipe s’est activée pour vous offrir une fenêtre de respiration dans des journées souvent pesantes. Cette lettre, Le temps de vivre, a été lue par deux mille personnes quotidiennement. Nous en avons tiré cette conclusion : nos lecteurs sont déterminés à changer quelque chose dans leur vie. Face à l’engouement général et pour occuper ceux à qui il restait un peu de temps entre les affres du télétravail, la popote des enfants et le binage du potager, nous avons proposé d’offrir d’anciens numéros au format numérique. Résultat : 300 numéros envoyés et de passionnantes discussions avec nombre d’entre vous ! Quant à la ligne téléphonique mise à disposition pour le confinement, elle a tourné à plein régime.

Au cours de tous ces échanges, vous avez été très demandeurs d’un « regard Limite » sur la crise sanitaire et ses suites. Notre conseil a souvent été… de relire Limite ! Dans le numéro 11, nous nous inquiétions des dilemmes mortifères suscités par la réduction des dotations financières hospitalières : « De la suppression du personnel à la suppression des personnes, le glissement est fatal ». Cette crise n’a pas fait émerger des questions nouvelles mais a mis subitement en lumière les impasses d’un système productiviste et d’un rapport technicien au corps et à notre environnement. Tout, ou presque, doit changer, c’est pour cela que cette revue a été créée. D’ailleurs, après deux mois d’enquête auprès de huit-cents lecteurs, nous pouvons vous l’annoncer : de nouvelles rubriques, un nouveau papier, de nouveaux chroniqueurs débarquent en septembre. Rendez-vous à la rentrée pour souffler nos cinq bougies et découvrir cette nouvelle formule qui sera le fruit, nous l’espérons, de tous nos débats, échanges et lubies, parce qu’il en faut !

Cette crise n’a pas fait émerger des questions nouvelles mais a mis subitement en lumière les impasses d’un système productiviste et d’un rapport technicien au corps et à notre environnement.

Pour ce 19ème numéro, Gaultier Bès vous a concocté un ambi- tieux dossier sur la faim, la frugalité, les assiettes et ce qu’on met dedans. Végétariens, viandards, pilotes de circuits courts ou pirates de la grande distribution, il y en a pour tous les goûts. Vous apprendrez à organiser un mariage écolo et à nourrir l’huma- nité demain. Dans les pages politiques, on causera, entre autres, du général Ludd, fameux briseur de machines de la fin du XVIIIe siècle, mais aussi de son anti-modèle, Elon Musk, qui projette de coloniser Mars. avant quoi, le camarade antonin s’est lancé dans une autopsie des boomers… allez, il ne s’agit pas de vous laisser fermenter, bonne lecture !