POUR LES VACANCES, JE DÉCROIS !

À l’Écocentre de Pleumeur-Bodou, en Bretagne, permaculture et artisanat sont mis en pratique pour proposer une utopie concrète au service de l’écologie.

Sur la route de l’Écocentre de Pleumeur-Bodou, on aperçoit d’abord une imposante sphère blanche émergeant d’entre les arbres. Plus proche de La Soupe aux choux que de Star trek, ce radôme a permis la toute première liaison télé entre les États-Unis et l’Europe au début des années 1960. C’est donc dans ce qui fut l’épicentre de la mondovision triomphante des seventies, au service du modèle américain, que s’est installé l’Écocentre tendance décroissance.

En ce début d’après-midi, c’est l’effervescence autour de la cuisine et des quelques tables qui font office de restaurant. Ici, on ne jure que par le tartare d’algues de Clotilde, yeux rieurs et toque sur la tête. On n’ose pas demander si elles sont vertes et on les dévore, si bien qu’on en garde entre les dents pour le reste de l’après-midi.

La solution est dans le potager

La terrasse du restaurant surplombe le jardin pédagogique, cœur du
parc où sont recensées un éventail de techniques tirées de l’agroécologie et de la permaculture. Mots d’ordre, autonomie et valorisation. Rien ne se perd, tout se transforme. Le meilleur parti est tiré des plantes spontanées et des ravageurs dont on se dit qu’ils sont autant chez eux ici que nous. « Tout le vivant est lié, chaque plante a son rôle à jouer, y compris la mauvaise herbe », explique Sophie la jardinière. Les récoltes alimentent autant les cuisines que l’esprit des jeunes écoliers qui s’essayent chaque semaine au potager.

Le long d’un « sentier de l’énergie », les gaspillages du quotidien et les énergies renouvelables sont expliqués à l’aide d’ateliers ludiques où l’on teste ses muscles et ses méninges pour soulever des charges et éclairer des ampoules. On reste un long moment devant le circuit hydraulique à jouer avec les écluses avant de s’arracher les cheveux sur une maquette de la côte bretonne où il faut disposer au mieux les panneaux solaires et les éoliennes en fonction du relief. Cette année, la grande nouveauté prend la forme d’un Escape game qui emmène le visiteur à la recherche d’une énergie propre capable de remplacer le nucléaire. […]

[Ce reportage est paru en intégralité dans le 16ème numéro]

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