Educatio, une revue scientifique internationale en ligne consacrée à l’éducation chrétienne, nous a demandé de relayer son appel à contribution pour son numéro 11 consacré à Laudato Si.

Dans un contexte de débats sur la crise environnementale, le Pape François a obtenu une large audience, en développant l’idée d’écologie intégrale dans son encyclique Laudato Si’, publiée en 2015.[1] Le souci écologique du pape pour la sauvegarde de la Maison commune a été salué.

Dans cette période de prise de conscience d’un possible effondrement,
l’encyclique fonde un message d’espérance. Bien qu’elle fasse pleinement partie du texte – au point d’être au cœur d’un de ses six chapitres – l’éducation est souvent mise au second plan dans les analyses proposées par les chercheurs. L’aspect environnemental est plus souvent souligné.

Malgré tout, des initiatives éducatives sont lancées dans le sillage de l’encyclique ; des éducateurs peuvent y faire référence. Mais a-t-on tiré toutes les conséquences de la notion d’écologie intégrale pour le monde éducatif ? Qu’est-ce qu’éduquer et enseigner dans les perspectives ouvertes par Laudato Si’ ?

Il semble qu’actuellement deux écueils se présentent : un manque d’approfondissement réflexif sur l’éducation dans le cadre de l’écologie intégrale et le risque d’un simple « verdissement » des pratiques éducatives sans réflexion d’ensemble. Les deux sont d’ailleurs liés : une analyse sommaire des implications profondes de l’encyclique peut entraîner une vision limitée du changement intégral proposé par le Pape François.

Une éducation qui se réfère à Laudato Si’ peut-elle faire l’économie d’une réflexion globale sur les choix sociaux, politiques, économiques et écologiques à faire et sur les modèles éducatifs à promouvoir ?

L’écologie intégrale doit-elle devenir un véritable art de vivre dans les écoles ? En quoi des pratiques éducatives hors de l’orbite catholique peuvent-elles être proches de ce que propose le Pape ?

L’objectif de ce numéro d’Educatio est d’inviter les contributeurs à interroger les conceptions et actions éducatives à la lumière de Laudato Si’ et à mettre en valeur les projets déjà élaborés dans cet esprit. Cela appelle une réflexion sur les pratiques et les fins poursuivies par les éducateurs chrétiens mais aussi à un dialogue avec d’autres traditions éducatives – laïques ou religieuses ; passées ou présentes.

Nous attendons les types de contribution suivants :

1°) Mises en perspective de Laudato Si’ dans les champs de l’éducation et de l’enseignement à partir de points de vue relatifs à l’histoire, l’anthropologie, la théologie, les avancées scientifiques….

2°) Présentations de pratiques éducatives ou scolaires, relues à la lumière de Laudato Si’, tentées ou en cours ;

3°) Prospective éducative en lien avec l’écologie intégrale.

Tout chercheur ou auteur désirant participer au numéro 11 de EDUCATIO définira un sujet susceptible de répondre aux finalités de l’axe choisi.

Langues officielles de publication : anglais, espagnol, français, italien, allemand. Démarche de soumission d’un article :

  • Dans un premier temps, l’auteur adresse, dans la mesure du possible, au Secrétariat de Rédaction l’intitulé du sujet choisi accompagné d’un résumé succinct.
  • Le Comité de Rédaction adressera une confirmation à l’auteur
    Dans un deuxième temps, l’auteur communique au Secrétariat de Rédaction son texte complet. Date limite de transmission : 30 septembre 2020.

articles@revue-educatio.eu

[1] François ne donne pas une simple définition de l’écologie intégrale mais la développe tout le long du texte. Néanmoins, on peut la comprendre comme le souci d’embrasser ensemble toutes les dimensions de la Création et celles de l’être humain dans le respect d’un équilibre mutuel. « Tout est lié » ; notamment les aspects environnementaux et sociaux : « Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature. » (n. 139)