La crédibilité transformatrice des politiciens semble épuisée. Alors, certains préfèrent se tourner vers les entrepreneurs de la tech. Nouvel étendard du capitalisme, Elon Musk rêve tout haut de coloniser Mars. Un discours qui séduit ses nombreux adeptes en manque d’utopies. Et pourtant, le milliardaire n’a rien de nouveau.

Sur scène, Elon Musk traîne son grand sourire impeccable et sa mine nonchalante. Pour l’entrepreneur américain à la tête du géant aéronautique SpaceX et du constructeur automobile électrique Tesla, la présentation de son dernier modèle est une nouvelle occasion de se mettre en scène. « Est-ce que tu peux essayer de casser cette vitre s’il te plaît ? », lance-t-il, faignant l’improvisation devant un parterre de journalistes. Son assistant, une boule de pétanque dans la main, fait mine d’hésiter : « Tu es sûr ? ». La suite est entendue : le boss insiste et l’employé s’exécute. Surprise : vendue comme étant indestructible, la vitre de la voiture futuriste aux courbes cubiques se fend. Qu’importe la casse, pourvu qu’il y ait le business. « Peut-être que c’était trop fort », ricane Elon Musk, l’air de rien. The show must go on.

Le « Elon Musk Fan club »

Les jours suivants, la Cyberpunk fait jaser. L’incident est détourné sur les réseaux sociaux et repris dans les médias. Et s’il s’agissait d’un coup monté ? Même les admirateurs d’Elon Musk ne savent pas trop ce qu’il en est. « C’était vraiment incroyable. Mais je me demande s’il l’a fait exprès ou pas », s’interroge encore, six mois après les faits, Xavier, admiratif. Ce jeune entrepreneur de 30 ans est certainement l’un des plus fervents adeptes d’Elon Musk de l’Hexagone. En 2016, il a monté le premier fan club français de l’entrepreneur américain. « A l’époque, il n’était pas encore aussi connu qu’aujourd’hui. Et quand j’en discutais autour de moi on me demandait qui c’était. Alors j’ai monté ce groupe », raconte le fondateur du Paris Elon Musk Fan Club. Ces aficionados se retrouvent autour d’une bière pour des débats endiablés. Le dernier en date opposait SpaceX à Blue Origin, l’entreprise spatiale de Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde.

Pour Xavier, Elon Musk n’est pas un simple multimilliardaire. Il est bien plus qu’un compte en banque. « Je suis fasciné par Elon parce qu’il ne fait pas seulement du business. Il a une vision. Il veut changer le monde grâce à la science. » La montagne d’argent que le patron de SpaceX accumule serait secondaire ? En tout cas, c’est sur ce ton révolutionnaire qu’Elon Musk est médiatisé. Si Xavier se sentait un peu isolé il y a quelques années, il n’est plus le seul à être sous le charme. « Ce qui me plaît chez lui c’est qu’il met son savoir, sa passion et son argent au service de l’humanité. Il utilise sa fortune pour la bonne cause », s’extasie Brian, un autre membre du Paris Elon Musk Fan Club. La passion dévorante guide même ses choix touristiques. « Avec ma famille nous sommes allés en Floride visiter les pas de tir de lancement des fusées de SpaceX. Mes parents et mon frère ont même acheté une Tesla. »

Le patron de l’entreprise californienne de voitures électriques est adulé au point de susciter des vocations. Pour faire comme son modèle, Xavier a ainsi lancé sa propre start-up dans la tech. Mais il met le holà : « Je ne le suis pas comme une idole, mais plutôt comme une source d’inspiration. J’aimerais faire comme lui. » Dans sa course effrénée, Xavier part avec du retard à l’allumage : à son âge, son modèle était déjà multimillionnaire.

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