En juillet 2013, Blanche est admise en deuxième année de médecine. Trois ans plus tard, après une nuit de garde particulièrement éprouvante, elle décide de se réorienter. Entre les deux, une immersion dans un milieu hospitalier rendu profondément… inhospitalier par des pressions de toutes sortes.

Une formation déprimante

Ma première année d’études a été, pour moi et mes camarades, consacrée à la mémorisation de piles de cours surlignés et de livres théoriques, sans qu’on ait toujours le temps pour essayer de les comprendre. Parmi ces enseignements, un peu d’éthique. Certains formateurs profitaient des amphis encore pleins à craquer pour tenter de dispenser à leurs successeurs quelques notions de ce que représente un métier du soin. Nous étions partagés : chaque nouvelle notion mentionnée nous rappelait les raisons de notre orientation, mais elle impliquait aussi son lot de phrases à apprendre par cœur, puisque le jour du concours, chaque mot restitué permettrait l’obtention non négligeable de 0,2 point…

Si cette première année est souvent évoquée (et parfois critiquée), les suivantes le sont moins. Et pourtant, elles sont essentielles puisque, grâce à la découverte des relations avec leurs premiers patients et leurs aînés dans des services hospitaliers, elles fondent la pratique des futurs médecins.

Or, comment se passent ces années décisives ? Le plus souvent,dans la douleur ! D’après une étude sur la santé mentale des jeunes médecins parue en 2017[1], plus du quart des étudiants interrogés souffrait de dépression. Paradoxalement, l’hôpital, censé enseigner le soin, maltraite les futurs soignants.

Illustration de Marie Anne Bezon

Cet article est extrait du dossier sur la santé du 17ème numéro de Limite !


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[1]Consulté le 30 novembre 2019 sur le site de l’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France.

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