« Tuer pour le plaisir : rien ne peut justifier la chasse ! » C’est vite dit pour Emmanuel, chasseur abonné à La Hulotte, « le journal le plus lu dans les terriers ». Un chasseur écolo, impossible contradiction ? Pas si sûr… Entre défense acharnée et diabolisation, il existe peut-être une troisième voie, qui, sans nier les problèmes qu’elle pose, lui reconnaît quelques vertus.

Un chasseur sachant chasser…

« Comment peux-tu pratiquer une activité aussi barbare ? » Voilà une des phrases que j’ai le plus entendue depuis plus de 25 ans que je chasse. Mais avant de devenir chasseur, j’ai eu la chance d’être éduqué dans une connaissance amoureuse de la nature. Grâce à une de mes tantes, chercheur au CNRS, j’ai eu la chance de découvrir La Hulotte à l’âge de 7 ans. Je suis maintenant abonné depuis plus de 35 ans ! Mon père, chasseur ouvert d’esprit, a financé pendant près de 10 ans mon adhésion au Fonds d’intervention pour les rapaces des frères Terrasse – qui a depuis fusionné avec la LPO et dont l’amour inconditionnel de la chasse n’est pas une des caractéristiques premières. Dès que je peux, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la protection locale de l’environnement en signalant une population de crapauds accoucheurs en pleine ville, ou en essayant de préserver un couple nicheur d’œdicnème criard sur mon lieu de travail… Pourtant, jusqu’à présent du moins, je n’ai pas renoncé à la chasse. Voici, en quelques lignes, les raisons qui font que je continue à apprécier cette activité qui peut sembler archaïque.

Patience, dépendance et responsabilité

La chasse s’inscrit dans une lente et apaisante temporalité : au rythme des saisons, tout au long d’une journée. La chasse n’est pas un sport. C’est une activité relativement préservée du mouvement d’accélération permanente, de concurrence et de rentabilité qui caractérise notre société globalisée. Très rares sont les chasses que l’on peut pratiquer seul, sans compagnon. Et dans notre société ayant placé l’individu au centre et au-dessus de tout, il me paraît important d’accepter cette dépendance à l’autre, humain ou animal ! (…)

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