Nos sociétés occidentales ont vu apparaître un nouveau type de misère : la solitude de nos aînés. D’aucuns envisagent de pallier l’isolement par la multiplication des robots de compagnie. Débrancher les robots et assurer une présence humaine auprès des plus fragiles, telle est la nouvelle mission de la Société Saint Vincent de Paul. Car dans charité, il y a chair.

Charité et révolution n’ont pas tou­jours fait bon ménage. Alors que les révolutionnaires se perdent dans des considérations matérialistes évacu­ant la question spirituelle, les tenants de la charité pêchent parfois par manque de volo­ntarisme politique. Et pourtant, le grand Fré­déric Ozanam nous rappelle que ces deux frères ennemis peuvent se réconcilier. Hom­me de lettres, Ozanam participe à la révo­lution de 1848 à travers son journal : L’Ère nouvelle. Cet apôtre de la charité – il fonde la Société Saint Vincent de Paul en 1833, pre­mière association caritative moderne – s’est révélé un farouche révolutionnaire ! Pour lui, seul un bouleversement politique majeur permettra l’instauration des mesures soci-ales contre l’exploitation de l’homme par l’homme. Révolutionnaire certes, mais cer­tainement pas au sens marxiste. Plutôt que la lutte des classes, il préfère la « fraternité universelle », laquelle préfigure ce que Paul VI appellera la « civilisation de l’amour ». Car Ozanam est un spiritualiste. Il en appelle d’abord à une conversion des coeurs pour qu’advienne ensuite une révolution sociale plus concrète : une révolution sans violence pour une société du partage.

Non à la charité assistée par ordinateur !

Que deviennent les héritiers de Frédéric Ozanam ? La Société de Saint Vincent de Paul (SSVP) oeuvre aujourd’hui dans cent cinquante pays. Mais a-t-elle conservé l’esprit révolutionnaire de son fondateur ?

Illustration de Marie-Anne BEZON

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