Limite rencontrait en septembre 2020 l’un des inspirateurs de sa revue, autant par ses idées que par son franc-parler. Essayiste et fondateur de l’association et de la revue « Casseurs de pub», Vincent Cheynet est depuis 2003 l’un des principaux promoteurs d’une écologie politique et radicale en France. À la tête du journal La Décroissance, il a libéré le sentiment insurrectionnel qui sommeillait en nous. Sur fond de crise pandémique, Vincent Cheynet livrait son opinion sur les Verts, le numérique mais aussi la PMA.

Des propos recueillis par Kévin Boucaud-Victoire / Illustrations de Nicolas Pinet

Limite : En quoi l’écologie est-elle politique ?

Vincent Cheynet : Quelle question ! Elle mériterait un livre. Cela tombe bien le meilleur sur ce sujet a été écrit voici 40 ans par Bernard Charbonneau : Le Feu vert. Je ne saurai trop encourager les lecteurs à le lire. C’est un de mes livres cultes. Tout y est dialectique, comme dans l’œuvre de ce grand précurseur de la décroissance. À « l’illusion politique », que démonte Bernard Charbonneau comme son ami jacques Ellul, répond la mise en garde contre « l’illusion anti-politique ». Ainsi l’individu et le collectif, les choix personnels et les décisions démocratiques, l’État et le citoyen… doivent avancer en tension. Bien entendu, certains n’en retiennent que les arguments qui vont dans leur sens. L’écueil est l’esprit de système. Par purisme, il fantasme de fonctionner dans l’exclusif : tout serait soit individuel soit collectif. « Nous vivons dans un Univers brisé, ce qui n’est pas commode; et pourtant c’est par cette fissure que se répand le souffle de la vie et de la liberté[1]. » expliquait l’auteur du Feu vert. Mais cette fissure propre à la condition humaine, qui est manque, perte, inexpliquée, est bien entendu insupportable à tous les esprits totalitaires pétris de toute-puissance. Tout se ferait soit à travers les « petits gestes » soit à travers le politique. Apparemment opposées, ces logiques exclusives fonctionnent de concert.

Je voudrais ajouter quelque chose qui me semble aujourd’hui fondamental : nous n’en sommes souvent plus à faire passer des idées, comme celle de la décroissance, mais simplement à expliquer les conditions de la démocratie, du débat, de la liberté et tout simplement du respect de l’autre. Toute une fraction de la population en a perdu le sens et le goût pour une vision fondamentaliste qui consiste à être en guerre contre l’Autre. Il ne s’agit plus de débattre mais d’anéantir, à traîner en justice ses contradicteurs. À l’image des grands médias, il est terrifiant de voir le système judiciaire collaborer à cette restriction de la pensée. Or la liberté, c’est la liberté de penser de celui qui ne pense pas comme moi. Je prends juste un exemple avec le suffixe « phobie ». La phobie est une catégorie psychique. Y renvoyer son contradicteur est une démarche totalitaire conduisant à vouloir le soigner. Ainsi les objecteurs de croissance sont régulièrement qualifiés de « technophobes », contresens total expliqué simplement par cette phrase de Jacques Ellul : « Ce n’est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique[2] ».

Merci pour cette digression bienvenue…Pour revenir à la politique, les bons scores électoraux d’EELV – lors des élections municipales de 2020 – sont-ils une bonne nouvelle pour l’écologie  ?

Dans quel cadre s’inscrit EELV ? Dans celui de l’européisme libéral-libertaire. Le changement a été inscrit jusque dans son nom par Daniel Cohn-Bendit, qui vient d’ailleurs à nouveau d’insulter les objecteurs de croissance : « Ce n’est pas la peine de crier “Décroissance ! Décroissance !” si c’est pour aboutir à une crise majeure, à un taux de chômage et de pauvreté record, à un bouleversement non seulement de notre mode de vie, mais de nos possibilités mêmes de vie. Est-ce que l’on veut sauver le climat en tuant les gens ? […] On explique aujourd’hui qu’il faut contraindre les gens à la décroissance. C’est absurde ! » (Le Point, 19 juin 2020). Or, cette perspective libérale-libertaire est la matrice d’un monde sans limites, dans tous les domaines ; l’économie comme la culture ou les mœurs. Comme l’observait Denis Bayon : « EELV est aujourd’hui le parti le plus crédible pour la fabrication de l’opinion en faveur de son embrigadement dans le capitalisme vert qui suppose l’atomisation sociale que garantissent toutes les “conquêtes sociétales”[3]. » « Si les écologistes [Europe Écologie Les Verts] étaient décroissants ils [les Français] n’auraient pas voté pour eux ! Je tiens à vous dire que les écologistes ne sont pas décroissants […] Les écologistes n’ont jamais été décroissants, peut-être il y a eu des branches de pensée décroissantes parmi la pensée écologiste mais il n’y a pas d’écologie pratique qui soit décroissante ! » rassurait la sénatrice EELV Esther Benbassa sur le plateau de CNews, le 29 juin 2020, au lendemain des victoires aux élections municipales dans des grandes villes de son parti.

Sans être aussi caricatural, on peut dire que ses coreligionnaires partagent cette perspective, à commencer par ce pauvre José Bové. La publicité MacDonald’s où l’on voit le village d’Astérix y tenir son banquet ne peut que faire penser à son parcours. EELV sera donc le parti stratégiquement le plus efficace pour le capitalisme libéral pour conduire à l’achèvement de la logique du développement que redoutait Bernard Charbonneau : en gros, le techno-totalitarisme à la chinoise. Bien entendu, tout cela se fait au nom de notre bien : contre les virus grippaux comme pour la sauvegarde de la planète. Reste quelques espoirs, par exemple quand la revue des droitards Valeurs actuelles s’effraye du nouveau maire de Lyon : « Le nouveau maire (…) remet en cause l’usage de la voiture par des projets de ville “100 % cyclables, 100 % marchables”. Mieux, il s’oppose également aux vols intérieurs et au projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Tous à pied ! Mais il ne s’arrête pas là. Il va également imposer la réduction de la consommation de viande dans les menus de la restauration collective et implanter des forêts urbaines, ce qui aura un impact significatif sur les loyers et le marché de l’immobilier. » (26 juilllet 2020).

L’écologie est-elle de gauche selon vous ou échappe-t-elle au clivage gauche-droite ?

Cette question devient exaspérante tant elle est un marronnier. À nouveau, je vous cite Bernard Charbonneau : « La mobilisation par la Gauche et la Droite stérilise la pensée et l’action publique au moment où un changement sans précédent engage la France et la planète dans une mutation radicale. Tout se passe comme si ce bipolarisme, comme autrefois le monolithisme religieux, avait pour fonction de bloquer l’état social – dans ce cas le changement – sur les rails, en divertissant ses membres des questions qu’il leur pose.[4] » Jacques Ellul[5], Ivan Illich, Dwight McDonald… la majorité des précurseurs de la décroissance ont depuislongtemps décrit le clivage droite-gauche comme une des matrices du productivisme. Bien entendu, la relativisation de ce clivage est ici à l’antithèse du moyen pour dépolitiser l’écologie au profit d’une perspective capitaliste et libérale de celle de Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand, Chantal Jouanno ou Corinne Lepage. Reste les « religieux athées », pour qui la Gauche ou la Droite sont inconsciemment des formes de transcendance. George Orwell observait qu’il ne sert à rien ici de discuter, comme avec tout fondamentaliste.

« Nombre de gourous de la collapsosophie révèlent avoir été fascinés par le film Avatar. Ce film constitue une sorte de grand récit biblique. On comprend bien pourquoi. Cette pseudo-écologie est le parfait fruit du capitalisme libéral. Comme lui, la loi de la jungle est leur idéal. »

Vincent Cheynet

En juillet 2020, le quotidien de référence, Le Monde, publiait une série d’interviews sur « le tournant écopolitique de la pensée française ». Vous n’étiez pas interrogé comme rédacteur en chef du premier titre d’écologie politique français ?

Comme observateur professionnel désormais chevronné de l’écologie, je constate la tendance lourde que révèlent d’innombrables ouvrages français et étrangers récemment sortis en librairie. Derrière le charabia des « penseurs du nouveau monde » du journal de MM. Kretinsky, Niel & Pigasse, on retrouvait le même discours. La teneur en est toujours la même : nous aurions péché en déclarant la condition humaine comme dépassant le règne animal. Cette prétention, décrite quasi-unanimement comme trouvant son origine dans le christianisme, serait la matrice de l’effondrement actuel. Il reviendrait donc à l’humanité de faire preuve de contrition et d’accepter de se fondre dans la « Grand Tout », l’indifférencié : Terre-Mère, Pachamama, Gaïa. Le paradoxe de ce discours est qu’il s’accommode régulièrement de la technophilie la plus échevelée à la Elon Musk ou Yuval Noah Harari. Ce propos, fondement théorique catéchistique des collapsologues, se veut au départ purement « scientifique ». Il sombre rapidement dans l’occultisme new age en appelant aux sorcières, à la Terre-Mère et autres Golem. La grande prêtresse de ce discours est Greta Thunberg, ses gourous écrivains à la sauce Pablo Servigne sont innombrables : Glen Albrecht, Timothy Morton (délirant) ou en France, par exemple, Jacques Tassin.

Dans un livre venant de paraître, Pour une écologie du sensible, ce chercheur nous livre cash ce discours le plus souvent impensé : « Si notre culture nous dissocie de la Nature, notre corps ne nous en a jamais séparés. Il nous revient de retrouver cette matrice vivante qui, à notre naissance, se présente comme le prolongement de la matrice maternelle dans laquelle nous avons vécu à l’état de fœtus. […] Il nous revient de retrouver cette matrice et faire éclater la bulle invisible que nous avons façonnée en grandissant, nous enfermant dans notre individualité. Alors, le monde peut nous rejoindre de lui-même, tel un liquide amniotique qui nous immerge. » Quel délice que la promesse de retrouver le paradis intra-utérin perdu !En termes métaphysiques, le Verbe après avoir émergé de la matière doit être ré-englouti. Et bien sûr pour retourner dans la matrice maternelle, papa, le « tiers séparateur », ne peut qu’être un méchant obstacle : « Le “mâle blanc”, dominateur, prométhéen, machiste, n’a pas su veiller sur la Terre. » Toujours M. Tassin. Nombre des gourous de la collapsosophie, nom de la sagesse née de la collapsologie, révèlent avoir  été fasciné par le film Avatar. Ce film de James Cameron constitue pour eux une sorte de grand récit biblique. On comprend bien pourquoi. Cette pseudo écologie est le parfait fruit du capitalisme libéral. Comme lui, la loi de la jungle est leur idéal. Les loups et les innocents la partagent. Cette perspective nous renvoie à une grande régression archaïque, au ravalement du Verbe par la matière. Elle est l’expression fondamentale de notre temps.

Plusieurs intellectuels, comme Aurélien Bernier, estiment que la décroissance doit passer par la « démondialisation » et une relocalisation des activités. Qu’en pensez-vous ?

Démondialisation, décroissance, même préfixe ! Cela dit, à l’instar de la souveraineté, du produire et consommer local qui nous est cher, c’est une condition nécessaire mais pas suffisante. L’immense majorité des souverainistes, de droite comme de gauche, justifient la nécessité de la démondialisation au nom justement de son incapacité actuelle à générer de la croissance. C’est le débat que nous avons avec notre ami Aurélien Bernier ; il prône cette politique au nom du sauvetage de l’industrie automobile[6]. Le problème est bien que la civilisation de l’automobile, liée à la croissance, n’est pas durable. En revanche il est urgent de relocaliser, par exemple, l’industrie textile, et pas seulement pour produire des masques.

« Nous nous désinvestissons des échelles de proximité sur lesquelles nous avons la capacité d’agir. il est aussi clair que plus l’échelle est élevée plus elle s’éloigne du citoyen. »

Vincent Cheynet

Quelle devrait-être l’échelle de l’écologie politique ? L’État-nation ? Des échelles plus locales ?

Sur ces questions je renvoie bien sûr à un autre fameux précurseur de la décroissance : Ivan Illich. Une question de taille d’Olivier Rey est un ouvrage qui aura marqué sur ce sujet. La problématique écologique nous étant présentée comme globale à travers, par exemple, le réchauffement climatique, nous sur-investissons cette échelle sur laquelle nous n’avons quasiment aucune prise. Conjointement, nous nous désinvestissons des échelles de proximité sur lesquelles nous avons au contraire la capacité d’agir. Il est aussi clair que plus l’échelle est élevée plus elle s’éloigne du citoyen. Pour être le plus démocratique possible, tout doit être mis en œuvre pour que le pouvoir soit au plus proche de lui. Or c’est le processus inverse qui poursuit son cours.

Toutes les échelles ont leur utilité, néanmoins l’échelle européenne aura été et est un outil des libéraux pour démanteler l’État-nation et sa capacité de régulation. En fait, l’Union européenne est un leurre pour nous, une société atomisée sans échelle et sans verticalité autre que le marché.

La question du numérique semble aujourd’hui extrêmement importante. Comment s’organiser contre ?

En fuyant tant que possible tous les écrans, par exemple en lisant des bonnes revues et des livres sur du vrai papier ! Un conseil de lecture : La cyberdépendance : Pathologie, de la connexion à l’outil internet du psychiatre Philip Pongy, sorti l’année dernière. « Le capitalisme est passé maître dans l’art de tout récupérer, y compris ses opposants les plus virulents. Prôner la convivialité sur Twitter, c’est renforcer la Silicon Valley. Parler décroissance à la télé, c’est servir la société du spectacle », lisait-on dans vos colonnes. On pourrait surtout ajouter que collaborer aux grands médias français c’est servir les intérêts des 10 millionnaires qui les possèdent.

Davantage que le « numérique » nous pourrions parler des écrans. Or, « l’écran fait écran » en premier lieu aux relations incarnées qui sont les vraies relations humaines intégrales. Tout nous précipite vers une dystopie à la Matrix. Quand des amis me disent : « Tu viens au cinéma ? » je réponds invariablement : « Encore un écran alors que je passe ma journée pour mon travail devant ! » Je me retrouve dans la position que nous dénonçons justement dans notre journal : celle d’un individu atomisé, n’entretenant plus que très peu de relations incarnées dans sa profession. Aussi, dès que quitte La Décroissance, mon souci est de me consacrer à des activités débarrassées de prothèses numériques. Quel paradoxe ! Je suis passionné de canne de combat, de la langue italienne, je fais partie d’une chorale… Mais hélas voilà que le Coronavirus met à bas ces activités simples et conviviales. Quelle tristesse… Cela est aussi vrai pour la vie du Journal La Décroissance : le réseau créé notamment autour de l’expédition du journal aux abonnés est, crise sanitaire oblige, arrêté. Or je disais qu’il était à mes yeux quasiment aussi important que notre publication. Nous parlons de « technozombies » dans le journal. Un monde désincarné et numérisé est un monde de mort-vivants. Mieux vaut être un vivant mort en y ayant résisté.

Votre journal s’oppose à la PMA ainsi qu’à la GPA. En quoi ces questions relèvent-elles de l’écologie politique ? Comment expliquer que la majorité des militants écologiques n’aient pas ces positons ?

La formulation « Votre journal s’oppose à la PMA ainsi qu’à la GPA » me gêne. D’ailleurs Alexandre Penasse faisait dans son journal dernièrement un raccourci plus dur encore : « La « Décroissance » va donc surtout un pas plus loin dans la PMA qu’elle refuse pour tout le monde… ». D’abord parce que le rédacteur en chef de la revue des objecteurs de croissance belges, Kairos, faisait ici référence à un texte de l’association Pièces et Main d’œuvre.

La Décroissance n’est pas un parti et publie bien évidemment des textes avec lesquelles nous ne sommes pas intégralement d’accord. La responsabilité des textes appartient aux signataires et non au journal. Même entre nous au Comité rédactionnel nous avons de vives mais cordiales discussions. Je ne parlerai donc ci-dessous qu’en mon nom alors que d’autres membres du Comité rédactionnel ne partagent pas ce point de vue.Ensuite je ne suis pas sur le principe opposé à la PMA ; l’assistance médicale à la procréation a d’autres formes plus simples que j’approuve. Pour moi, le point de clivage fondamental n’est pas la technique, même si cette critique est essentielle, mais le refus du passage de l’enfant don à l’enfant droit. Il n’empêche, il est sidérant que le candidat des « écologistes » à la dernière élection présidentielle, Yannick Jadot, ait fait campagne avec comme slogan en haut de ses propositions : « PMA pour toutes ». Soit la promesse de faire rentrer toute la procréation dans le grand marché techno-capitaliste. Le Meilleur des mondes promu par les « écologistes », Huxley n’aurait pas anticipé mieux.

Personnellement, et ce n’est pas l’avis du journal, la clé me semble le « Mariage pour tous ». Même si tout le monde ne rêve que de mettre sous le tapis ce sujet, tellement il est dérangeant, nous serons toujours contraints d’y revenir. En créant une équivalence entre un couple potentiellement fécond (un homme et une femme en âge de procréer) et tous les autres (célibataires, homosexuels, personnes âgés, couples à trois, etc.), il a fait passer l’enfant de catégorie du don à celui du droit. Le droit d’avoir deux parents de sexes différents lui étant parallèlement dénié. Comme l’esclavage, c’est une chosification de la personne, capacités techniques en plus. Nous entrons dans le cauchemar de la fabrication de l’humain, et même désormais pire ; des hybrides humain-animaux, consentie par le politique.

La philosophe Sylviane Agacinski[7] et tous ceux qui soutenu le Mariage pour tous auront beau produire les travaux les plus intelligents pour alerter contre les conséquences de la marchandisation de la procréation et ses apprentis sorciers, type le professeur Jean-louis Touraine, ils seront toujours réduits à « déplorer les effets dont ils chérissent les causes ».


[1] Teilhard de Chardin, prophète d’un âge totalitaire, premier livre de Bernard Charboneau édité en 1963 par Denoël.

[2] Les nouveaux possédés, 1973

[3] « Les Verts, libéraux de toujours ou d’aujourd’hui ?», La Décroissance, n° 164, novembre 2019.

[4] Le Changement, éditions Le pas de côté, 2013.

[5] Lire l’excellent chapitre de jacques Ellul « Qui dit : “ni droite ni gauche” est de droite »dans Exégèse des nouveaux lieux communs (1966) ;

[6] Aurélien Bernier, L’Illusion localiste. L’arnaque de la décentralisation dans un monde globalisé, Utopia, 2020.

[7] L’homme désincarné. Du corps charnel au corps fabriqué, Gallimard, coll. Tracts, 2019.