Mi-octobre, l’Assemblée nationale votait le projet de loi bioéthique ouvrant la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes mais également l’autoconservation des ovocytes, le développement des test néonataux et l’accès aux origines des enfants nés d’un don de gamètes. Journaliste à La Croix, Loup Besmond de Senneville est spécialiste des questions de bioéthique. Il a publié en octobre dernier Et si c’était la fin d’un monde (Bayard) avec le philosophe Martin Steffens.

Loup Besmond de Senneville livre d’abord une enquête rythmée sur la préparation du projet de loi par le gouvernement, les personnalités qui en ont inspiré le contenu, l’implication personnelle du chef de l’État. L’objectif déclaré, éviter que le scénario du mariage pour tous ne se répète.

Ensuite, le dialogue se noue entre le journaliste et le philosophe spécialiste de Nietzsche et de Simone Weil. Martin Steffens ne se limite pas à analyser les tenants et les aboutissants des enjeux bioéthiques soulevés par la loi. Il livre une véritable éthique chrétienne pour le monde qui vient.

Quelle est la place des chrétiens dans une société en plein bouleversement qui échappe de plus en plus aux codes religieux ?

Pour Limite, Loup Besmond de Senneville livre les clés de compréhension des enjeux de la loi et revient longuement sur l’éthique chrétienne qu’ils ont tenté, Martin Steffens et lui, de faire émerger au cours de leurs discussions.

Que va changer l’ouverture de la PMA sur le processus de filiation français ?

Le projet prévoit d’étendre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. Pour cela, il fait tomber le critère médical qui conditionnait jusque-là l’ouverture d’une PMA. Ce critère d’infertilité médicalement constaté va disparaitre. Toute personne demandant la PMA pourra y accéder car cela correspondra à son projet parental et non plus à une situation médicale. On répond à un projet parental et plus une infertilité médicale.

Sur la question de la filiation, le projet de loi met en place un système pour que les deux femmes puissent être mères en même temps. Depuis la loi Taubira, deux femmes peuvent adopter un enfant. La filiation adoptive reste néanmoins une exception dans la loi française. L’objectif du projet de loi est de faire en sorte que les deux femmes soient reconnues mères en même temps. Le nouveau mode de filiation passe par une déclaration faite chez le notaire, avant l’accouchement, une déclaration de volonté qui permettra d’établir la filiation après la naissance de l’enfant. C’est une rupture avec le vieil adage latin Mater semper certa est (la mère est toujours certaine) qui fondait la filiation en France. L’accouchement ne sera plus un acte suffisant pour établir la filiation. C’est une consécration de la volonté sur la filiation biologique.

L’examen du projet de loi a-t-il débouché sur des surprises ? Des thématiques, soigneusement écartées du projet de loi du gouvernement sont réapparues à l’occasion d’amendements parlementaires…

On peut citer la PMA post-mortem, c’est-à-dire la possibilité pour une femme qui a perdu son compagnon au cours d’un processus de PMA de poursuivre le processus alors qu’aujourd’hui, il s’arrête. L’extension du diagnostic préimplantatoire à des anomalies chromosomiques – notamment toutes les trisomies – a été également discutée. Les débats se sont aussi concentrés autour de l’élargissement des tests néonataux. Certains parlementaires voulaient tester systématiquement un certain nombre de maladies génétiques sur les enfants qui viennent de naitre.

Enfin, certains parlementaires ont voulu aller plus loin dans la reconnaissance du parent d’intention d’un enfant né d’une GPA à l’étranger. Aujourd’hui, la partie biologique, le père, est reconnue et retranscrite dans les registres français et la mère ou le père d’intention doit adopter. Certains parlementaires ont voulu, sans succès, faciliter davantage cette procédure en allant vers une forme d’automaticité de la retranscription.

Que vous inspire les débats autour la généralisation des diagnostics préimplantatoires (DPI) ? On a entendu cette phrase d’un député qui appelait à « traquer » les anomalies…

Le DPI n’est pas pratiqué systématiquement. Il est uniquement pratiqué dans le cas d’une fécondation in vitro pour les couples qui ont un risque de transmettre une maladie grave et incurable. Un certain nombre de maladies graves et incurables peuvent être détectées avec ces DPI. La question qui se posait et qui a été pour l’instant écartée par les parlementaires, était de savoir si on devait utiliser ces DPI pour compter le nombre de chromosomes d’un embryon. Aujourd’hui, un certain nombre de fausses couches sont dues à un défaut dans la composition des chromosomes chez l’enfant. Cependant, dans ces défauts chromosomiques, on retrouve également la trisomie 21.

Comme souvent en matière de bioéthique, les gens ne parlaient pas le même langage. Les uns parlaient réussite de la grossesse, dans un contexte de risque de maladie, quand les autres parlaient du danger de vouloir éradiquer le handicap de la trisomie 21.

Que prévoit la loi sur la possibilité de connaitre l’identité d’un donneur de gamètes ? Les test ADN qui se démocratise permette déjà à certain de retrouver l’identité du donneur… L’anonymat a toujours été la garanti sine qua non du don…

Ce que propose la loi, c’est de permettre aux enfants nés d’une PMA avec don de gamètes, une fois qu’ils auront 18 ans, d’accéder à l’identité du donneur s’ils en font la demande. Du côté des donneurs, il y aura une obligation de consentir à la divulgation de son identité si l’enfant en fait la demande. Les députés ont également inclus la possibilité pour les donneurs de connaitre le nombre d’enfants nés de leur don, sachant qu’un don peut potentiellement permettre la naissance de 10 enfants.

Plus rien ne protégerait alors l’anonymat du donneur…

Si l’enfant majeur en fait la demande, l’anonymat du donneur sera levé. C’est un changement important. La question de l’accès aux origines est dans le débat public depuis une dizaine d’années. Les médecins y sont traditionnellement très opposés. Cependant, la demande des associations de personnes nées avec un don de gamètes est croissante. Ils disent ressentir le besoin de connaitre leurs origines biologiques, de savoir d’où ils viennent. C’est souvent une quête identitaire très forte. Pour nombre d’entre eux, l’histoire génétique est nécessaire pour pouvoir se construire.

Cette demande pour connaitre son histoire génétique n’est-elle pas paradoxale quand on affiche en même temps la volonté de construire une filiation purement sociale ?

Sans aller jusqu’à parler de contradiction, il est certain que c’est une tension forte de ce projet de loi. À la fois, on a tendance à déconsidérer la filiation physique, en en faisant des gamètes qu’un matériau neutre. Et à l’autre bout de la chaine, cette demande nous montre que les origines génétiques restent très importantes. Ce que dit bien Martin Steffens, c’est que le corps résiste. Le corps fait la preuve de sa résistance.

« Il y a une tension forte entre la volonté de construire une filiation purement sociale et la demande des enfants nés par don de gamètes de connaitre leurs origines. »

Le projet de loi répond-il à l’épineuse question de la gratuité du don ? Qui ne permet déjà pas de répondre à la demande des couples hétéros infertiles…

Il y a toujours eu très peu de donneurs en France, moins de 400 par an et le délai d’attente des couples hétérosexuels est d’un an et demi à deux ans. La pénurie risque de s’accentuer. Cette question reste ouverte et peu exploitée par les politiques. Va-t-on faire des campagnes de sensibilisation pour avoir des donneurs ou va-t-on être tenté d’acheter des gamètes à l’étranger ? C’est déjà ce qui se fait en Belgique. L’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules a créé une pénurie qui entraine des achats de gamètes à l’étranger et en particulier au Danemark.

Le modèle bioéthique français repose sur le principe de dignité de la personne humaine et d’indisponibilité du corps humain. Un principe de dignité humaine qui pose une limite à la liberté de chacun car elle consiste en une représentation, communément partagée, de ce qu’est l’humanité digne… Le texte qui vient d’être voté s’inscrit il encore dans cette tradition ?

Dans le modèle français, la dignité humaine est un principe au nom duquel on peut restreindre la liberté individuelle, comme par exemple pour la prostitution ou le commerce d’organes. En France, l’idée de la dignité humaine est supérieure à la liberté individuelle. Dans la plupart des pays anglo-saxons, la seule restriction à la liberté à la liberté individuelle est le maintien de l’ordre public. On sent quand même une pression de ce modèle anglo-saxon sur le modèle à la française. On voit émerger des arguments libéraux du type « ça n’enlève rien à personne », « on ne vous force pas à le faire ». Il y a une pression d’un modèle sur l’autre.

Le principe de dignité humaine est bousculé, c’est indéniable. Au-delà de la bioéthique, la liberté individuelle est une valeur phare de la société depuis les années 1970 et qu’on retrouve dans le champ économique ou culturel. Malgré tout, le modèle français reste solide. La gratuité du don de gamètes et de sang perdure, la vente d’organes ou la GPA restent interdites.

Quand le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) dit que la notion de valeur est relative, n’est-ce pas problématique quand on veut faire de l’éthique ? Le rôle de l’éthique n’est-il pas d’abord d’arriver à des lois communes qui permettent de vivre en société ? L’éthique est « le souci de soi, le souci d’autrui, le souci des institutions » pour Paul Ricoeur…

La loi de bioéthique doit être révisée tous les cinq ou sept ans, c’est inscrit dans la loi. En 1994, l’objectif fixé à la révision de la loi de bioéthique était de prendre en compte les défis et les questions éthiques posés par les évolutions techniques et scientifiques. Aujourd’hui, ce n’est plus seulement cela. Il s’agit également de prendre en compte les attentes de la société vis à vis des techniques médicales. C’est un changement majeur pour le rôle des lois bioéthiques. Sur les questions de PMA ou de recherche sur les embryons, les techniques n’ont pas évolué depuis 7 ans. En revanche, le regard de la société sur ces pratiques a évolué.  

L’éthique est là pour résoudre des conflits de valeurs. Le conflit de valeurs entre la dignité et la liberté est une question éthique. Pour qu’il y ait une question éthique, il faut qu’il y ait une tension. C’est pour cela que le président du CCNE, Jean-François Delfraissy, dit qu’il ne s’agit pas de savoir où sont le bien et le mal, qu’il est d’abord là pour éclairer des conflits de valeurs.

Néanmoins, on peut légitimement penser que le bien et le mal ont un rôle à jouer. C’est difficile d’exclure totalement la question du bien et du mal de l’éthique biomédicale. L’éthique biomédicale nait lors du procès de Nuremberg où sont également jugés les médecins nazis. Ses conclusions sont fondatrices de l’éthique biomédicale en posant clairement des conceptions du bien et du mal. 

« Si l’éthique est là pour résoudre des conflits de valeurs, il est difficile d’en exclure la question du bien et du mal. »

L’Église est-elle légitime pour aborder ces questions alors qu’elle est secouée de scandales sexuels et qu’elle reste durablement fermée aux personnes homosexuelles, divorcées, transsexuelles. Les victimes des abus sexuels n’ont longtemps pas été considérées ni accueillies. Le clergé en porte une grande responsabilité, surtout après l’exhortation apostolique de François Amoris laeticia à l’accueil de tous.

Elle est à la fois légitime et délégitimée. L’Église est la seule institution qui ait investi de manière permanente la question bioéthique. C’est un choix institutionnel que d’avoir souhaité avoir des gens qui réfléchissent à ces questions sur le long terme et en permanence. Aujourd’hui, c’est l’archevêque de Rennes, Mgr Pierre d’Ornellas qui est chargé de coordonner la réflexion de l’Église sur la bioéthique.

Effectivement, aujourd’hui la parole des clercs est remise en cause en raison des scandales sexuels. Particulièrement sur ces questions de procréation où l’argument phare de l’Église est la protection des plus faibles, des enfants en premier lieu. Elle ne peut pas faire entendre cet argument tout en étant empêtrée dans les scandales.

Malgré cette crise, elle reste perçue comme un interlocuteur de premier plan. Dans le cadre de la préparation de la loi, elle a été auditionnée par le CCNE, le Conseil d’État, l’Assemblée nationale et le Sénat. Il y a une reconnaissance de la légitimité des responsables religieux en général et de l’Église catholique en particulier à débattre de ces questions.

Pour le PACS il y a vingt ans, l’Église n’avait pas été auditionnée et au moment du mariage pour tous, les responsables religieux avaient été reçus par les parlementaires avec une forme de mépris. La volonté du Président de la République et des parlementaires de la majorité est aujourd’hui que chacun puisse s’exprimer.

À Limite, on aime à dire que si la bioéthique fait partie de l’écologie intégrale, elle ne s’y restreint pas. Quand on estime que tout est lié, il faut aussi combattre l’extension du marché et de la technique aux relations économiques, sociales et environnementales… Malgré le Pape François, ce message reste difficilement audible dans le clergé et chez les fidèles. Il n’y a que les questions bioéthiques qui font sortir des dizaines de milliers de chrétiens dans la rue… Peut-on raisonnablement s’opposer aux lois bioéthiques sans questionner les ravages combinés du marché et de la technique partout ailleurs ?

La société en générale est de plus en plus sensible aux questions écologiques. Cela peut paraitre anecdotique mais ce que l’on voit autour de l’alimentation, du zéro déchet ou du rapport à la voiture témoignent d’une prise de conscience générale. C’est un changement dans notre rapport à la technique. Cependant, quand elle se pose la question de la technique, la société ne va pas jusqu’aux questions de bioéthique. Chez les cathos c’est un peu l’inverse. Ils sont très sensibilisés aux questions de bioéthique et moins à la question écologique. Car, derrière la bioéthique, ce qui se joue pour les cathos, c’est la perte d’un modèle dont ils ont été les artisans pendant des siècles. Si on prend l’argument « un papa une maman », ce n’est pas un argument lié à l’écologie, c’est un argument lié à notre modèle anthropologique.

Vous dites que face à la catastrophe, « le chrétien arrive toujours en retard »… Quel doit être le rôle des chrétiens face aux évolutions de la société ? Déranger plutôt que d’apporter des règles toutes faites ?

Martin Steffens le dit bien, il y a deux manières de voir les préconisations de l’Église sur la bioéthique. Soit des lignes rouges à ne pas franchir, soit, au contraire, une interrogation permanente adressée à la société sur ce qu’elle fait. Les chrétiens doivent être des empêcheurs de tourner en rond. Ils sont là pour interroger les règles sur lesquelles la société se construit. Ils doivent faire entendre une voix singulière. Une voix qui dit que rien n’est évident, qui lutte contre la « protocolisation » du monde, qui rappelle que chacun est singulier.

Martin Steffens explique également que le rôle des chrétiens est d’accueillir ce monde comme une bonne nouvelle et en particulier tous ces enfants qui naissent. Les chrétiens vivent avec la conviction que le monde a été sauvé il y a deux mille ans. Ce qui vient après ne vient que par surcroit, n’est que bonne nouvelle.

« Les chrétiens doivent interroger la société en permanence sur ce qu’elle fait, lutter contre la « protocolisation », rappeler que rien n’est évident et que chacun est singulier. »

C’est une position difficile à tenir. Le désir d’enfant est un sentiment légitime et l’enfant toujours une bonne nouvelle. L’opposition des chrétiens à cette loi revient en quelque sorte à empêcher des enfants de naitre. Au nom du droit de l’enfant, on s’oppose à sa naissance…

L’impératif « croissez et multipliez-vous » est un impératif chrétien. Le désir d’enfant est nourri par ce message. On partage tous l’idée que l’enfant qui vient est fondamentalement une bonne nouvelle. L’Église essaye de tenir les deux discours, celui de la critique et celui de l’accueil. On ne peut pas tenir l’un sans tenir l’autre. Il y a cette tension et un point d’équilibre à trouver.

La philosophie de Martin Steffens n’est pas une philosophie d’opposition frontale. C’est une philosophie d’accompagnement exigeant. Face à ce qui se profile, il faudrait acter d’une renonciation et non d’un renoncement… Comment, face à ce qui nous heurte, y consentir sans s’y résigner ?

Les chrétiens doivent renoncer à vouloir maitriser la société, sauver un modèle. Si notre société a été modelée en profondeur par le christianisme, aujourd’hui nous nous orientons vers un monde différent. Martin Steffens rappelle que les chrétiens ne sont pas responsables du réel. Si les choses s’écroulent, les chrétiens n’en sont pas responsables. C’est quelque chose d’assez libérant ! Et cela n’empêche pas d’aimer le monde qui vient. Le défi majeur du chrétien est d’aimer ce monde et de se battre pour lui.

Le chapitre « Nazareth » résume l’engagement du chrétien dans le monde qui part avec ses aprioris, ses avis tranchés. Il commence par « être pour » pour finir par « être avec », dans une posture d’écoute, de compassion. C’est un cheminement de l’idéologie au réel, de la certitude à l’attention ?

Martin Steffens décrit l’expérience de cet homme qui arrive dans une banlieue d’une grande ville américaine et s’engage contre le trafic d’armes. Il commence par être contre, puis mène des actions concrètes. Il décide enfin d’accompagner les familles touchées par la mort et la violence. Il s’aperçoit alors que ce sont les enfants de ces mêmes familles qui participent au trafic. Et il en arrive à la réflexion qu’il faut être avec les gens. C’est le moment Nazareth. Pendant les trente premières années de sa vie, le Christ vit dans le monde, avec les gens. Nous sommes peut-être arrivés à un moment Nazareth où nous devons vivre dans ce monde sans prétendre construire ou défendre un modèle. Cela n’empêche pas de questionner, d’être critique. Cela peut paraitre contradictoire, mais tout au long, de l’ouvrage, Martin Steffens tient très bien ces deux exigences.

Vous êtes un spécialiste des questions bioéthiques. Vous discutez avec un philosophe qui a une analyse plus globale que la vôtre. Disons qu’il n’analyse pas les tenants et les aboutissants des évolutions bioéthiques comme vous pourriez le faire. Il choisit de se décentrer largement, de parler de l’éthique chrétienne au sens large. Qu’est-ce que vous avez appris, vous le spécialiste des questions bioéthiques ? Avez-vous pris conscience de certaines choses qui vous étaient jusque-là voilées ?

L’idée du livre était d’élargir le champ et de le problématiser. Martin Steffens aide à faire le constat des changements qui viennent et en même temps à vivre sereinement dans ce monde-là. Il m’a appris une forme de sérénité face à ces changements en mettant en lumière le fait que tout ne dépend pas des chrétiens. Il introduit un apaisement. Le monde a déjà été sauvé il y a deux mille ans ! Tout en étant sans cesse dans le questionnement, dans le combat des idées, cela permet de ne plus être dans la défense coûte que coûte d’un modèle et d’être dans l’attention à ce qui vient. C’est un renversement de perspective passionnant.  

Loup Besmond de Senneville, Et si c’était la fin d’un monde, Bayard, 2019