Bien loin de mes études de lettres, me voici catapultée pour une année sabbatique à Saint-Nicolas de Briennon (42). Cette école expérimentale, qui vient d’ouvrir ses portes, accueille un élève un peu particulier et cherchait un service civique. Limite a relayé l’annonce et j’ai postulé ! L’occasion pour moi de sortir de ma zone de confort…
Un enfant sur cent
« Il est où le petit train ? ». C’est parti, une nouvelle journée commence avec Bosco, un petit garçon de 7 ans diagnostiqué autiste, qui attend avec une joie malicieuse que je cherche le jouet caché sous une couverture. Au rez-de-chaussée, une salle de classe Montessori. A l’étage, une pièce aménagée où Bosco joue avec des adultes bénévoles que j’ai pour mission d’accompagner. Depuis le début de l’année scolaire, le « 4e plan autisme » requiert la scolarisation effective des enfants autistes (à l’école ou à la maison) dès l’âge de 3 ans. Une exigence due à l’augmentation spectaculaire de ce trouble cognitif qui nécessite une adaptation rapide de l’État et de toute la société. Actuellement, 1 enfant sur 100 naîtrait avec des symptômes autistiques en France, contre 1 enfant sur 10 000 il y a 50 ans… Un énorme problème de société dont on peine à prendre la mesure et qui laisse les professionnels de santé et les éducateurs souvent bien démunis.
De fait, l’hypersensibilité de ces enfants rend leur intégration scolaire difficile, voire contre-productive : certains risquent de se replier davantage encore sur eux-mêmes. Une institutrice de la région a été ainsi débordée en juin dernier par deux enfants autistes qui cherchaient à fuir une classe trop agitée pour eux. Paradoxe d’une volonté d’inclusion qui finalement exclut l’enfant, laisse les professeurs désemparés et angoisse les parents !
Illustration de Marie Anne Bezon
[ Cet article est à lire en intégralité dans le 17ème numéro de Limite ]
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