Jean-Baptiste-Malet

Il est 11 heures, dans un café non loin de Montparnasse.  Jean-Baptiste Malet a accepté de nous parler de son enquête, celle-là même qui l’a amené à rédiger son dernier ouvrage « L’Empire de l’or rouge. Enquête mondiale sur la tomate d’industrie » (Fayard). Dans un coin près des cuisines, nous remarquons des boîtes de ketchup sagement alignées qui attendent de pouvoir déverser leur jus sucré afin de mieux dénaturer encore le goût des aliments. Nous plaisantons : non décidément le journaliste n’a plus très envie de goûter ce nectar industriel désormais. Et pour cause : pendant deux ans, il a parcouru quatre continents afin de remonter la filière de la tomate industrielle. Ce qu’il a appris vient définitivement ternir l’image lisse et faussement gaie des publicités pour ketchup. Plongée au coeur d’un capitalisme rouge plus sauvage que jamais.

Limite : Comment en vient-on à enquêter sur le commerce de la tomate d’industrie ?

Jean-Baptiste Malet : En 2011, je découvre l’existence d’une conserverie dans le Vaucluse, « Le Cabanon », rachetée par l’armée chinoise en 2004. Etonné par la présence de l’Armée populaire dans un domaine si éloigné des préoccupations militaires, je demande à rencontrer les dirigeants de l’entreprise chinoise, lesquels refusent catégoriquement de me recevoir, ou même de me faire visiter le site. Loin de me décourager, en me rendant sur place, je jette un coup d’œil à travers les grilles. J’aperçois des barils, de grands fûts bleus de 230 kg de triple concentré, étiquetés « Made in China ». Cette découverte m’a longtemps hanté, et l’envie m’est venue de remonter la filière. Pourquoi des barils Made in China en pleine Provence ? Pourquoi tout ce silence autour de leur fabrication ? J’étais d’autant plus intrigué que j’ai grandi en observant ma grand-mère faire ses conserves de tomates. Il y a quelques dizaines d’années en Provence, c’était un rituel familial que de transformer ses propres tomates en coulis. Découvrir des barils de concentré de tomates venant de Chine, dans le Vaucluse, m’a semblé insensé.

Limite : Comment avez-vous débuté cette enquête ?

Jean-Baptiste Malet : J’ai commencé par me documenter sur le commerce de la tomate industrielle et j’ai rapidement compris que j’avais affaire à une tomate qui n’avait rien à voir avec ce que l’on appelle la « tomate de bouche » – la tomate des supermarchés, des primeurs ou des jardins, celles que l’on ne transforme pas. Entre ces deux types de tomates, « d’industrie » et « de bouche », il y a autant de différences qu’entre une pomme et une poire : propriétés, aspects et textures sont distinctes. En effectuant des recherches, j’ai réalisé qu’il y a un siècle, très peu de gens consommaient de ce fruit ; à l’inverse, aujourd’hui, nous vivons dans une véritable « civilisation de la tomate ». Cet aliment est partout présent, aux quatre coins du monde, notamment par le biais de la malbouffe. En retraçant les aventures de la tomate d’industrie, on constate que ce sont les intérêts du capital qui tomato-498721_960_720sont à l’origine de sa globalisation. Une boîte de concentré de tomates résume à elle seule deux siècles d’histoire du capitalisme.

Limite: Ce qui peut sembler étonnant lorsqu’on vous lit, c’est l’absence de politisation. On ne retrouve pas d’appel au changement ou au boycott de la filière de la tomate industrielle.

Jean-Baptiste Malet : C’est volontaire. J’estime que les gens sont assez grands et les faits assez frappants pour que chacun en tire les conclusions. Contrairement à ce qu’on pense souvent, les populations ne sont pas dépolitisées : elles sont dépossédées de l’information qui leur permettrait d’orienter leur colère vers les causes réelles de leurs maux. Ce qui m’intéresse, c’est de fournir cette information sous une forme accessible et claire : les faits, les mouvements, les histoires, les femmes et les hommes, leurs luttes, la matérialité du monde. Je n’ai écrit que dans des journaux classés à gauche au cours de ma vie. Ma famille politique est la gauche anti-libérale. Mais dans ma propre famille, comme dans toutes les familles politiques, certains se contentent de l’indignation. J’essaie donc, modestement, de fournir des outils efficaces et accessibles, qui permettent aux classes populaires de s’approprier la critique du capitalisme, de l’arbitraire, de la domination et de l’obscurantisme sous toutes ses formes. C’est ma manière de participer au combat. Je crois que les classes populaires et la petite bourgeoisie n’ont pas besoin d’idéologues bourgeois, ni de morale bourgeoise, mais d’outils et d’histoires compréhensibles par tous, pour qu’ils puissent à leur tour intellectualiser le monde, et le transformer. Écrire le roman d’une marchandise est bien évidemment une démarche d’inspiration marxiste.

Dans cette démarche, entre aussi en compte mon admiration pour les Lumières et les encyclopédistes : j’essaie de mettre mes pas dans les leurs. Je considère que la raison et la connaissance du monde sont une arme au service du progrès. Je sais que le mot « progrès » est extrêmement discuté et critiqué dans votre revue, mais c’est parce que votre revue cherche à régénérer le conservatisme. N’y voyez pas une offense, ni un mauvais procès, mais à travers votre critique du machinisme, de la technologie, du libéralisme, ou de votre matrice panthéiste, écologiste et spiritualiste, je revois des personnages tirés de romans d’Hermann Broch. Je revois la Révolution conservatrice allemande. Attention : je n’ai pas écrit « le nazisme », mais bien la Révolution conservatrice. Avant vous, avant Limite, il y a un siècle, le pape Benoît XV promouvait déjà un anti-libéralisme catholique anti-Lumières, que je considère, à titre personnel, délétère. Je me situe aux antipodes de cet héritage intellectuel : je suis un progressiste, et non un conservateur. Ces mots ont un sens. Par mon travail, j’essaie de contribuer au débat d’idée, et donc à la redéfinition du progrès. En citant le mot « progrès », je ne fais pas ici la promotion des OGM ou de Jacques Attali ; mais je crois que l’homme peut progresser, s’émanciper grâce à son entendement, sa raison, en s’arrachant à l’obscurité. Nous serons cependant d’accord sur un point : progresser peut parfois signifier, dans certains cas, revenir à des choses qui fonctionnaient jadis, « conserver » ce qu’il y a de meilleur, et le transmettre. Cependant, pour vous donner un exemple né de mon expérience empirique — j’ai visité des champs de tomates sur quatre continents —, je crois qu’il est préférable de ramasser des variétés de tomates biologiques à l’aide d’une machine de récolte, comme en Californie ou en Italie du Nord, plutôt que de faire suer sang et eau des travailleurs sous un soleil de plomb tout un été, comme en Chine, ou dans les Pouilles.

Limite : Les personnes que vous avez rencontrées, tous ces grands dirigeants de multinationales, ont pourtant bien l’impression, eux, de faire fonctionner leur entendement, d’activer leur raison, notamment en servant le progrès technique. Pour le résultat que l’on sait…

Jean-Baptiste Malet : Ces dirigeants agissent afin que le capital soit rémunéré et, pour la grande majorité d’entre eux, n’ont aucun esprit critique. Certains, d’ailleurs, comme jadis Henry John Heinz, le font au nom de leur morale puritaine, afin de se sanctifier par l’accumulation de richesses. Beaucoup d’industriels que j’ai rencontré sont, à l’évidence, des êtres cupides et sans morale. J’ai rencontré le multimillionnaire Chris Ruffer, le magnat de la tomate en Californie. Cet entrepreneur ne cesse, en effet, de remplacer les travailleurs par des machines. Il agit de cette manière pour faire fructifier son business, mais également parce qu’il est convaincu que c’est cela, le « progrès ». Il est libertarien. Le libertarianisme est un « libéralisme intégral ». Chris Ruffer se dit même « anarchiste » pour justifier son « self-management » car, dans ses usines, pour accomplir les dernières tâches qui échoient encore à des êtres humains, les travailleurs s’organisent eux-même, sans chef. En réalité, tout a déjà été pensé et organisé en amont, afin d’obtenir des gains de productivité, afin de réaliser des économies d’échelles, et il ne s’agit pas de « l’autogestion » comme nous l’entendons en Europe, rattachée à l’émancipation des travailleurs. Il faut voir la « réussite » de Chris Ruffer comme l’aboutissement d’un siècle de mécanisation et d’industrialisation de l’agriculture ; comme la conséquence d’idées libérales entrées en action. Les usines de la Morning Star (numéro 1 mondial de transformation de la tomate d’industrie, ndlr), avec trois sites seulement, produisent 12% du concentré mondial. La plus grande usine du monde ne compte que 70 ouvriers par rotation. La Morning Star représente l’archétype de ce que l’on appelle « l’agriculture de firme ». À savoir : ces compagnies qui ont poussé le principe des économies d’échelle tellement loin qu’une seule entreprise devient un nom de référence pour le commerce de toute une matière première, en l’occurrence le concentré de tomates. C’est une tendance extrêmement préoccupante ; cela signifie que l’essentiel de la production alimentaire peut dépendre d’une multinationale. Ce qui occasionne un immense gâchis humain : le génie dont est capable l’humanité se retrouve réduit à n’orienter ses actes, ses décisions, que sous l’emprise du capital, et ce quelqu’en soit le coût humain ou environnemental.

Limite : Avec, en aval, la destruction d’emplois que cela suppose et que vous décrivez dans votre livre…

Jean-Baptiste Malet : Oui. On ne cesse de nous répéter qu’il faut investir pour créer de l’emploi. C’est pourtant faux en régime capitaliste : plus vous investissez, plus vous automatisez, plus vous mécanisez, plus vous cherchez à réduire la part du travail. Le capital se retrouve à produire toujours plus, avec toujours moins de travail, et le résultat en est, bien souvent, la destruction d’emplois. Cela n’est pas nouveau. Cependant, à titre personnel, je ne suis pas pour l’instauration d’une « taxe robot », ou la diabolisation des machines. La « taxe robot » reviendrait à taxer un outil de travail, alors qu’il faut en réalité taxer la rémunération du capital, et non les outils. Si l’automatisation et la mécanisation peuvent permettre de relocaliser en Europe certaines de nos activités productives et de recréer de l’emploi de qualité au sein de démocraties européennes, je trouve cela très bien. Car ce n’est pas en diabolisant les activités industrielles et les machines, et en les abandonnant à des régimes autoritaires ultra-productivistes, par exemple la Chine, que l’on parviendra à sauver la planète, les biens communs et l’humanité des périls qui nous guettent. Ce qu’il faudrait faire, c’est soumettre au contrôle populaire démocratique ces activités, les socialiser, les maîtriser afin de pouvoir les penser et les gouverner en dehors du cadre capitaliste, au service du bien commun. Encore une fois : je ne défends pas les industriels ou l’industrie, mais je crois qu’il existe une voie qui ne soit ni celle du capitalisme le plus outrancier ; ni la vôtre, conservatrice et technocritique. J’ai la ferme conviction qu’au XXIe siècle nous assisterons à l’éclosion de nouvelles sociétés progressistes, socialistes, écologistes et universalistes, qui révolutionneront l’ordre industriel et le travail, et qui ouvriront de nouvelles voies, de nouveaux modèles de société édifiés sur l’intelligence collective.

Limite : Dans votre livre, vous parlez également du rôle des organisations internationales, comme le FMI, dans l’avènement de ce capitalisme planétaire. Dans quelle mesure ces organisations sont-elles responsables de la destruction de pans entiers de l’agriculture paysanne ?

 Jean-Baptiste Malet : L’exemple du Sénégal permet de répondre à cette question. Au lendemain de son indépendance, le Sénégal lance un grand chantier dans le Nord du pays, afin d’y irriguer des terres, de les rendre fertiles. On promet à de jeunes hommes, après une formation civique, militaire, patriotique et agricole, un lopin de terre qu’ils pourront cultiver. Cette politique tiers-mondiste, anti-impérialiste, connaît un vrai succès, si bien que le pays attire rapidement… des capitaux français. Lesquels permettent la construction d’usines de transformation de tomates. Ce modèle économique, à la dimension françafricaine évidente, va permettre aux Sénégalais de manger leurs propres tomates et d’être auto-suffisants en concentré. Arrivent ensuite les années 90, et la libéralisation du pays : dévaluation, levée des barrières douanières… Le concentré chinois fait son arrivée sur le territoire et commence à concurrencer le concentré sénégalais local. L’une des deux usines est amenée à fermer. De jeunes Sénégalais, ruinés, partent pour l’Europe. Avant, nous avons un capitalisme du XXe siècle. Après, la Chinafrique, le capitalisme du XXIe. Le libre-échange, promu par les institutions financières internationales, est donc ici responsable de la fragilisation de toute une économie et de la destruction de l’agriculture locale. Pour quelle contrepartie ? La commercialisation d’un concentré de tomates, certes moins cher, mais produit dans des conditions indignes – le ramassage des tomates dans le Xinjiang fait parfois appel au travail d’enfants ou de prisonniers. Les conséquences ne s’arrêtent malheureusement pas là : les déséquilibres économiques provoquent des migrations qui n’ont rien d’exotique. Les producteurs de tomates sénégalais, mis en faillite, rejoignent le Sud de l’Italie pour finalement se voir traiter comme des esclaves par des réseaux mafieux. Voilà l’actualité du libre-échange en 2017 concernant la tomate d’industrie.

Le vivant a été adapté à la logique capitaliste et industrielle, pour permettre d’accroître les rendements, en accélérant les récoltes.

Limite :  À travers votre enquête, vous semblez mettre en évidence un trio qui se renforce mutuellement : capitalisme – mondialisation – technologie…

Jean-Baptiste Malet : Le productivisme, alimenté par le développement des technologies, a permis l’essor de la tomate d’industrie. L’exemple de la mécanisation de l’agriculture californienne est, à ce titre, emblématique. Tout au long du XIXe siècle et jusqu’aux années 1930, on assiste à l’exploitation de prolétaires des champs par de riches propriétaires terriens. Puis survient la Seconde Guerre mondiale, et une baisse importante de la main-d’œuvre disponible. Les propriétaires terriens obtiennent alors, auprès de l’État, la mise en place du programme Bracero, lequel permet aux États-Unis de faire venir légalement des immigrés mexicains pour travailler les terres californiennes. En réalité, ce programme ne fait qu’institutionnaliser un système d’exploitation ignoble. Le syndicaliste César Chavez, éveillé à la conscience sociale par un prêtre, va être la tête de proue de nombreuses luttes sociales. Il dénonce des pratiques de dumping, et obtient l’arrêt du programme, au début des années 1960. À cette époque, tout le monde s’attendait à une hausse des salaires. Mais ce n’était pas l’intention des propriétaires, qui, après consultation de nombreux scientifiques, sont parvenus à mécaniser leur agriculture et à se passer d’une bonne partie de leur main-d’œuvre. Le capital pouvait faire plus, avec moins de travail. La principale difficulté qu’ils rencontrèrent résidait dans la nature même de la tomate : la culture était difficile à mécaniser. Ainsi, pour pouvoir introduire les machines dans les champs, il a fallu inventer une nouvelle tomate. Les scientifiques ont hybridé le fruit et fragilisé son pédoncule afin que le fruit puisse se détacher plus facilement, une fois secoué. Le vivant a été adapté à la logique capitaliste et industrielle, pour permettre d’accroître les rendements, en accélérant les récoltes. drew-hays-206414

Limite : En vous lisant, on s’aperçoit que la tomate d’industrie est omniprésente dans nos habitudes de consommation. Face à ce commerce tentaculaire, que peut-on faire ?

Jean-Baptiste Malet : La première étape pourrait être un durcissement des politiques d’étiquetage et un renforcement de l’arsenal législatif contre les fraudeurs, pour que les mafias soient aussi lourdement condamnées pour un faux-étiquetage de tomates pelées que pour un trafic de drogue, car la première activité est parfois plus profitable que la seconde. Il faudrait contraindre les industriels à donner une information exhaustive concernant toute leur chaîne d’approvisionnement et de production, afin de rendre compte de la traçabilité absolue du produit, par exemple à l’aide d’une déclaration officielle sur Internet que chacun pourrait avoir la liberté de consulter à partir d’un code, ou d’un numéro de série : de quelles zones géographiques proviennent les aliments, quelles variétés ont été utilisées, dans quelles usines, quels produits phytosanitaires ont été employés, quelles sont les activités périphériques de cette entreprise, combien dépense-t-elle en publicité, en marketing, etc… Il faudrait contraindre les industriels à une traçabilité absolue de tout ce qu’ils font. Pour l’heure, les industriels se comportent en despotes et agissent comme s’ils ne devaient pas répondre de leurs actes. Je pense que la transparence est un axe majeur car elle ne consiste, en fin de compte, qu’à nous permettre de savoir ce que nous mangeons réellement.

Il s’agirait ensuite de mener une réflexion plus globale sur les frontières douanières. Qu’est ce qui justifie aujourd’hui de faire venir du Xinjiang un concentré de tomates qui parcourt des milliers de kilomètres alors que l’on est tout à fait capable de produire ce même concentré en Europe ? Rien ne légitime cette gabegie, si ce n’est le dogme néolibéral, qu’il faut dynamiter. Je ne suis cependant pas un ayatollah du bio et des circuits courts. À titre personnel, je serais tout à fait prêt à consommer du concentré de tomates sénégalais si cette production est en mesure de permettre à des femmes et des hommes de vivre dignement et décemment de leur travail. Au lieu de cela, aujourd’hui, les tomates pelées de nos supermarchés sont ramassées par des migrants prolétarisés venus d’Afrique, encadrés par la criminalité organisée, dans le Sud de l’Italie. Enfin, je crois qu’il est nécessaire de continuer à penser la socialisation de l’économie, et notamment la socialisation du marché du travail.

Quand on fait une enquête aussi longue que celle que j’ai pu mener, et que l’on suit sur quatre continents une même marchandise universelle, l’évidence saute au yeux : c’est l’idéologie libérale qui organise le monde.

Limite : « Le rendez-vous du général Liu au ministère du commerce s’est très bien passé me fait savoir Quinton Liu. « Ici les terrains ne sont vraiment pas chers. D’ici quelques mois nous aurons fait construire notre propre usine au Ghana, et nous aurons déménagé la totalité de nos lignes de Tianjin. On pense même ouvrir ici un casino. – Un casino ? Oui, réplique-t-il. Une salle de jeu. » »

Pourquoi terminer votre livre par cette image du casino ? Le capitalisme n’est-il qu’un jeu ?

 Jean-Baptiste Malet : Quand on fait une enquête aussi longue que celle que j’ai pu mener, et que l’on suit sur quatre continents une même marchandise universelle, l’évidence saute au yeux : c’est l’idéologie libérale qui organise le monde. Lorsque que l’on commence à tirer les fils des rapports de production, et que l’on dévoile l’armature idéologique du capitalisme, on s’aperçoit que le monde dans lequel nous vivons, n’est, pour les classes dominantes, qu’un jeu où ils gagnent quelque soit le comportement de la bille sur la roulette. Un vaste casino entièrement bidonné. Une absurdité criminelle.

Paul Piccarreta