La vie commune selon les principes de l’écologie intégrale s’accommode-t-elle d’institutions ou de collectifs politiques et religieux puissants ? Peut-on renoncer à la puissance technologique sans renoncer à la tentation de la puissance politique ? Cette interrogation apparaît dès lors qu’on s’interroge sur les conditions d’une vie commune intégrant l’idée de limite. La nécessité d’une réaction urgente à ces désastres n’est pas un thème spécifiquement de gauche : elle est de plus en plus prégnante dans des discours politiques valorisant par ailleurs la puissance politique ou religieuse. Qu’un projet politique ambitieux prône le respect des limites comme un but en exaltant la puissance comme une fin, est-ce alors une fatalité ? Comment concilier l’écologie intégrale et la recherche d’un projet de vie commune qui soit aussi un récit collectif, c’est-à-dire convivial ? 

Deux ans après la parution du Manifeste convivialiste, Alain Caillé a développé dans Le convivialisme en dix questions la manière dont le partage de ces principes peut avoir une traduction politique aux conséquences concrètes. Ses analyses rejoignent les fondements principaux de l’écologie intégrale. Le Manifeste se reconnaît en effet un ennemi, l’hubris (« excès, démesure », en grec), qui nourrit les formes actuelles du capitalisme mais par laquelle aucun d’entre nous n’est épargné. La réflexion convivialiste part du constat de l’omniprésence de la démesure qui conduit à ne mettre aucun frein à l’assouvissement de ses désirs de toute-puissance (…)

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