C’est le printemps. Et tandis que nos âmes s’émerveillent devant les premiers bourgeons, les embryons floraux et les chants des oiseaux (pour ceux qui peuvent encore les entendre au milieu des pétarades carboniques), la saison des amours nous amène à nous poser quelques questions sur nos relations sentimentales. Toujours dans une quête de sens au sein d’une existence bien compliquée sous ses faux airs de facilité.

C’est un constat qui a sûrement déjà été fait: nous vivons une époque troublée dans laquelle tout ce qui allait auparavant de soi devient complexe ; nous sombrons au fil des ans dans des situations inextricables faute de repères, et avec l’ambition prométhéenne de brouiller toutes les pistes et arracher les balises des sentiers tracés par la tradition. Aussi faisons-nous de nos amis nos amants, de nos ex-amants nos amis, de nos collègues nos confidents, de nos responsables hiérarchiques nos camarades, de nos enfants nos complices, de nos parents des étrangers et de nos plus proches amis des frères et sœurs de substitution. Tout se vaut, tout est égal, rien importe. L’indifférence et l’indolence sont des symptômes de mal-être bien plus prégnants que la violence et l’agressivité. Le visage même du vide a changé. Et c’est toujours avec surprise que l’on découvre que la bobine affable à l’haleine d’éthanol croisée fréquemment en soirée est celle d’un être à bout de forces qui finit par s’effondrer sur la table en sanglots dans un de ces trop rares moments de vérité.

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