Avez-vous déjà entendu parler de la Friendzone? C’est un endroit dans lequel on se trouve enfermé lorsque, mazette, on aimerait vivre une relation amoureuse mais qu’on est forcé de s’en tenir à de l’amitié. Une zonzon pour les éternels meilleurs amis. Mais derrière la nouveauté dont se fard cet anglicisme se cache une réalité historique. Dans son roman Clélie, histoire romaine, Madeleine de scudéry décrit avec précision des régions du cœur que les individus traversent lorsqu’ils se rencontrent. Et face à la confusion des sentiments, toutes les régions du cœur ont besoin de leur zone à défendre.

Quand on parle de sentiments, sujet indispensable et inépuisable, il est remarquable qu’on se retrouve aussi souvent à envisager la question de l’amitié et de l’amour comme deux pôles opposés d’une même planète.

Ainsi, nous dessinons en fait une sorte de « Corée de Tendre » : dans celle-ci, on trouverait au sud le royaume libre d’Amitié, au Nord l’imprenable et exclusive dictature de l’Amour, et entre les deux, une zone grise qu’on nommera « Friendzone démilitarisée », une zone grise où se perdent les oubliés et apatrides du cœur. En ce monde fabuleux, on raconte que l’Amour et l’Amitié se seraient jadis livrés à une terrible guerre, de sorte qu’il n’est plus possible aujourd’hui pour l’habitant d’Amitiéde se rendre sur les terres d’Amour, et vice versa, car celui qui s’y risquerait finirait, dans quasiment tous les cas, par connaître l’errance douloureuse de l’homme sans patrie, parmi les terrains vagues sentimentaux et les friches affectives de la fameuse Friendzone.

Les différentes facettes de l’amour ne sauraient cependant se limiter à une géopolitique aussi binaire.

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