Pasteur de l’Église protestante unie de France, Éléonore Léveillé-Belutaud a vécu l’épreuve de l’infertilité et connu un parcours de PMA. Pour elle, l’enfant désiré est d’abord une grâce qui nous échappe, et face à laquelle la médecine doit savoir rester humble.

« Je m’en vais sans enfant. »

Elle est là, sur le seuil de la tente, écoutant discrètement les hommes discuter. « L’année prochaine, Sarah ta femme aura un fils » (Gn 18, 10). Elle rit, Sarah. Elle est là, au creux de son attente. Trop longue attente. On a beaucoup glosé sur ce rire, rire désabusé, un tantinet amer. Un rire jaune d’avoir attendu trop longtemps cet enfant promis. Dérision d’entendre ces trois inconnus lui annoncer une naissance à venir avec une telle désinvolture. Elle est déjà vieille, Sarah. Et la congélation des ovocytes n’est pas à l’ordre du jour. L’espoir n’est pas à l’ordre du jour. Pourtant, il naîtra cet enfant, Isaac, dont le nom signifie justement « il rira ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Abraham et Sarah ont tenté tout ce qui était à leur portée pour avoir un enfant. L’histoire commence avec une promesse. Abraham se met en route : « Pars de ton pays, de ta famille, et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom. Sois en bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, qui te bafouera je le maudirai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » (Gn, 12, 2-3). Quel beau départ que celui-là, avec femme et troupeaux, vers un avenir ouvert et béni !

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