Produire plus tout en polluant moins ? C’est la promesse du « découplage », fondement théorique de la « croissance verte ». Pourtant, le capitalisme mondialisé, loin de réduire son impact destructeur, multiplie les « externalités négatives ». Présentation et critique de l’un des mythes fondateurs du greenwashing.

Vers une croissance soutenable ?

Selon l’OCDE, découpler consiste à « briser le lien entre les maux environnementaux et les biens économiques ». Ce projet plein d’espoir a été repris par le Programme des Nations unies pour l’environnement, qui lui a consacré deux rapports (2011 et 2014). En son sein, le Groupe international d’experts sur les ressources (GIER) vise justement à explorer les possibilités d’un découplage de la croissance économique et des dégradations environnementales. Premier cas de figure, le découplage de la production de richesse d’avec la quantité de ressources utilisées : on consomme moins de matière pour produire un dollar de richesse. L’indicateur le plus courant est la consommation intérieure matérielle (extraction domestique utilisée + importations – exportations), qui ne reflète qu’imparfaitement les flux de matière, car il ignore la consommation de matière nécessaire au transport des imports ou les matières premières extraites non-utilisées économiquement. Divisé par le PIB, il donne l’intensité matérielle d’une économie. Ce découplage est censé répondre à la question : que laisserons-nous aux générations suivantes ?

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