Chacun y va de son avis!  Déjà à la Conférence de Copenhague, c’était la dernière chance, alors que peut-on attendre de celle-ci ? Sursaut, miracle, rien du tout ? Gwendal fait le point sur la prochaine COP 21. Faut-il travailler avec les politiciens qui ont en main l’affaire tout en se parant de démocratie ? Faut-il se salir les mains? La réponse est oui.

La COP 21 – « Conference Of Parties » – se déroulera du 30 novembre au 11 décembre 2015, à Paris. Elle accueillera les représentants de 196 pays (c’est précis ça !), sera l’aboutissement de longs travaux depuis la création des « COP »… et certainement le début de beaucoup d’autres…

L’objectif : un nouvel accord international (remplacement du Protocole de Kyoto – 1997) et contraignant pour limiter le réchauffement climatique en-dessous de 2°, et accélérer la transition vers une société post-énergie fossile. Cet accord entrerait en vigueur en 2020 !

Bref, voilà le topo résumé au plus court! De nombreux efforts tentent de vulgariser l’information. En réalité, les enjeux sont très vastes (humains, économiques, politiques, technologiques…et écologiques bien sûr).

Partageons une utopie …

Si nous pouvions tout imaginer, que pourrions-nous souhaiter ?  

Une société au service de l’humanité, respectueuses de toutes formes de vies, cherchant la justice sociale, offrant l’accès aux besoins vitaux à tous : se nourrir sainement, boire de l’eau potable, être soigné dignement, avoir un logement décent et une activité épanouissante.

Une société où la « croissance » s’estimerait sur la fraternité, la sobriété (ou le bonheur comme au Bhoutan !) et serait dépossédée d’une vision de croissance économique comme finalité. 

…et osons quelques idées :

  • Economiques : réappropriation de la création monétaire par des institutions démocratiques, régulation des paradis fiscaux, limitation de l’économie irréelle et taxes sur les transactions financières, séparation des banques commerciales et banques d’investissement…
  • Politiques : encourager les démocraties participatives respectant le principe de subsidiarité, arrêt des ventes d’armes – particulièrement le désarmement nucléaire – placer les biens communs comme l’eau et l’air hors de toute privatisation possible, régulation des avancées technologiques et valorisation des communs
  • Écologiques : valorisation de la transition énergétique pour une société plus sobre et non basée sur l’exploitation des énergies fossiles, des agricultures paysannes et biologiques en lien directes avec les consommateurs, des économies circulaires et biomimétiques

Bref, quitte à vivre au pays des Bisounours, autant tout se permettre ! Même des combattants de longue date comme Naomie Klein ont la folie d’y croire. La société civile prend l’initiative et s’organise pour développer et partager des projets (exemple Alternatiba en France !).

Nos limites

Ce changement de paradigme recherché s’ancre dans un contexte plutôt houleux :

Le contexte international est vérolé par la corruption et de multiples intérêts douteux. En même temps, des personnes sont condamnées à fuir leurs pays, perdre leurs proches, vivre dans la misère ;

Les mêmes multinationales qui financent la COP 21 s’activent parallèlement en faveur de traités bilatéraux pour toujours plus de libre-échange (TAFTA en tête) et ce dans le plus grand mépris de toute ouverture démocratique des négociations ;

Des lobbys difficilement clairs parient sur la « transhumanie » (franchement flippant) pour penser l’avenir. L’Homme augmenté, le cyborg ou l’Homme immortel est déjà bien plus que dans les têtes des chercheurs de la Sillicon Valley ;

Et puis il y a les limites de tout un chacun : qui, ayant acquis un confort de vie, se soucie vraiment de changer son quotidien au nom d’une solidarité internationale? Qui, vivant plus pauvrement, ne souhaiterait pas plus de confort ? Nous n’en sommes pas au même point…

Conscience mondiale : puissances des réseaux et convergences des luttes

Alors au cœur, regardons…les « signes des temps ».

Les règles du jeu bougent, n’est-ce pas ?

Si la croissance économique a permis bien des avancées (recul des souffrances physiques, plus de confort, loisirs), elle a atteint ses limites : l’abondance des biens n’est pas une plénitude pour l’âme.

Nos comportements changent, n’est-ce pas ?

Bien des moyens s’offrent à nous pour transformer notre manière de vivre : finance solidaire, alimentation sobre et saine, sobriété énergétique…Changeons le monde depuis nos chambres !

Les consciences évoluent, n’est-ce pas ?

Dans de nombreux pays, des combats s’amplifient pour les droits des peuples, et unifient des parties qui jusque-là s’opposaient. Les manifestations se multiplient.

Le Sommet des Consciences, par exemple, a rassemblé le 21 juillet à Paris des responsables religieux, rendant audibles un message auprès des populations du monde entier.

Un petit « Big Up » spécial pour le Pape François, qui envoie balader les néolibéraux, les technicistes et les climato-septiques en un coup de « Laudato Si – Loué sois-Tu » – son encyclique.

Alors bougeons-nous, mettons les mains dans le cambouis ! L’heure est à la conscience collective, à la recherche et la mise en place de solutions viables, à l’échange d’idées et de bonnes pratiques. Le vent du changement souffle dans le cœur des milliers de personnes, petits colibris changeurs de monde : allons-y ensemble !

Et puis il restera toujours un autre moyen, plus ténu que le son du silence, plus puissant que le tremblement de terre : l’émerveillement dans la contemplation de ce qui est. Laisser notre quotidien être transfiguré par la Beauté et la Bonté, cela suffit.

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