Bernard Arnault peut compter sur de fidèles soutiens. La preuve ces derniers jours, le journal Fakir nous apprend que leur prochain documentaire sur le PDG du groupe LVMH subit des contre-attaques violentes. Voici les nouvelles.

En octobre dernier, devant les jeunes apprentis du groupe LVMH , Bernard Arnault conseillait à ses élèves de «ne pas croire ceux qui prétendent que la croissance est finie, qu’il n’y a plus de progrès technique ou que la mondialisation est une catastrophe». L’homme le plus riche de France avait  bien raison d’avertir ses employés. En voyant le prochain film de Francois Ruffin et de l’équipe Fakir, ils risqueraient de donner dans la contestation.

Nous avons des nouvelles de notre ami Bernard Arnault. Dans les pages sociales de notre premier numéro, nous  avions consacré quelques lignes au président directeur général du groupe de luxe le plus puissant du monde, LVMH. Limite avait brièvement évoqué le grand plan de licenciement inique réalisé par Arnault à Boussac St Frères, dans les années 80, avec le soutien du gouvernement Fabius. Au total, c’étaient plus de quinze mille salariés sur la paille pour les beaux yeux de Dior. Le journal Fakir , basé à Amiens dans le Nord, enquête depuis plusieurs années sur le cas de Bernard Arnault.  Dans le numéro 58 du journal Picard,  François Ruffin a déjà réalisé un documentaire magistral que nous incitons nos lecteurs à lire. Vous pouvez également trouver ici un beau résumé de la carrière d’Arnault.

Parce que le sujet était passionnant et l’imposture d’Arnault déroutante, Ruffin a voulu enfoncer le clou avec un nouveau documentaire. Hélas, en voulant sortir son travail de la clandestinité, le journaliste a trouvé devant lui un mur de censure inimaginable. « Pendant le tournage, explique Ruffin, on s’est coltinés des CRS. Des flics en civil. Des RG. On était suivi le dimanche à Amiens quand on jouait une partie de pétanque ». L’équipe du journal explique tout ici.

Le film Merci Patron ! verra pourtant bel et bien le jour, en février 2016. Mais les aides du CNC auxquels Fakir pouvait légitiment prétendre ne tomberont pas. Du coup, ces hommes et ces femmes qui ont mis de leur poche pour bousculer modestement l’ogre du Nord (Bernard Arnault est né près de chez eux, à Roubaix) sont dans la panade. Les aider semble légitime. Et peut-être que leur documentaire touchera-t-il les cœurs de certains sceptiques. Le travail de Ruffin s’inscrit dans la lignée des « nouveaux chiens de garde » de Gilles Balbastre, chef d’œuvre absolu de la contestation du monde médiatique.

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Paul Piccarreta